La Pinacothèque de Paris ouvre ses portes à Singapour

Façade du Centre d'Arts du Fort Canning ©Singapore Pinacothèque de Paris.

Façade du musée Singapore Pinacothèque de Paris, installé dans le Centre d’Arts du Fort Canning ©Singapore Pinacothèque de Paris.

« C’est une histoire d’amour, quand j’ai vu cet endroit il y a sept ans, je me suis dit que c’était vraiment là que devait être le musée », explique Marc Restellini, le directeur de la Pinacothèque de Paris au sujet de la nouvelle antenne du musée parisien qui a ouvert ses portes samedi dernier à Singapour.

Perchée sur les hauteurs du Fort Canning Hill, « Singapore Pinacothèque de Paris » renferme dans le bel écrin de son imposant bâtiment blanc de rares chefs d’œuvres.

« C’est historiquement le cœur de Singapour », précise l’historien de l’art, évoquant à cet endroit même l’installation des premiers princes de l’île puis l’établissement de la résidence de Stamford Raffles, le fondateur de Singapour. C’est aussi le lieu de la reddition des Anglais en 1942 contre les Japonais.

 

Un musée, trois galeries

Ce nouveau musée compte trois galeries. La première, gratuite d’accès, « Heritage Gallery », retrace le patrimoine de Singapour à travers des sculptures en pierre, des bijoux et d’autres œuvres d’art.

La seconde, « The Collections Gallery » également appelée « le cabinet des curiosités » regroupe une quarantaine de chefs d’œuvres jusque là très peu exposés et qui forment la collection permanente du musée. Modigliani, Rembrandt, Monet, Pollock, Rouault, Léger, Soutine… Les toiles des grands maîtres dialoguent étonnamment dans cette salle avec des pièces de l’art local tribal. Ce jeu de correspondances permet de faire le lien entre l’art d’Asie et l’art occidental.

Enfin la troisième, « The Features Gallery » est quant à elle dédiée aux expositions temporaires et accueille pour son premier vernissage « le mythe de Cléopâtre » jusqu’en octobre prochain. L’exposition déjà présentée à Paris l’année dernière, est consacrée « à la seule reine que tout le monde connaît encore aujourd’hui », explique Marc Restellini. « C’était très important de trouver un sujet qui soit fédérateur et qui ne nous enferme pas dans une image de musée qui fait des expositions uniquement avec des grands noms et des grands peintres », poursuit-il. L’exposition s’intéresse à l’archéologie, au cinéma, au théâtre et à la mode, de quoi satisfaire petits et grands.

 

De Paris à Singapour

Pour sa première antenne à l’étranger, la Pinacothèque de Paris a choisi Singapour. « L’idée de la Pinacothèque était qu’elle ait des extensions ailleurs », précise le fondateur de ce premier musée privé parisien qui a ouvert ses portes en 2007 au cœur de la capitale française. « L’Asie m’intéresse particulièrement, il y a évidemment d’autres endroits en Asie mais Singapour a une approche culturelle. C’est probablement le pays où il y a le plus de musées actuellement », poursuit Marc Restellini.

D’ici quelques mois, un nouveau musée -« National Gallery Singapore »- devrait aussi ouvrir ses portes à l’occasion du cinquantième anniversaire de la Cité-Etat. Une façon donc pour Singapour de renforcer sa place de hub artistique régional et international.