Depuis déjà plusieurs semaines, Singapour vit sous un voile blanc de pollution, ne laissant apercevoir aucun des gratte-ciel de la Cité-Etat.
La qualité de l’air s’est dégradée. Hier soir, l’indice de pollution, appelé PSI à Singapour qui mesure l’air depuis les dernières 24 heures, se situait entre 162 et 203, un niveau jugé « malsain » et même « très malsain ». A cause des vents dominants soufflant en provenance du sud-est, la situation devrait être identique aujourd’hui.
Dans les rues, beaucoup de Singapouriens portent un masque pour se protéger tandis que d’autres ont décidé de ne pas changer leurs habitudes de vie.
Selon le Ministère de la Santé, il n’est pas nécessaire pour les personnes en bonnes conditions physiques de porter un masque lors de brefs déplacements ou tant que le PSI reste inférieur à 300.
Il est toutefois fortement conseillé aux personnes âgées, aux personnes souffrant d’insuffisance cardiaque, aux femmes enceintes et aux enfants de limiter voire d’éviter les sorties dès que l’indice de pollution se situe à des niveaux jugés « malsains ». Mais en cas d’expositions prolongées, le port du masque est recommandé pour ces personnes fragiles.
Le N95, accessoire indispensable
Il existe plusieurs types de masques tels que le N95 aux standards américains –que l’on trouve à Singapour- ou ceux homologués aux standards européens EN149. Ces masques ont pour particularité de filtrer les particules fines contenues dans l’air. Ils doivent parfaitement épouser la forme de votre visage pour une efficacité optimale.
Un autre masque type N95 dispose quant à lui d’une valve permettant de réduire l’accumulation de chaleur à l’intérieur. Ceux-ci sont recommandés pour les personnes travaillant en extérieur.
Les masques chirurgicaux sont aussi fréquemment portés car ils réduisent la gêne occasionnée par la pollution mais ils ne protègent pas contre les particules fines qui contient le Haze.
Selon un article publié hier sur le site Internet de Channel News Asia, la durée de vie des masques N95 produits par la marque 3M est de cinq ans maximum à compter de la date de production.
Ces masques sont disponibles en pharmacie ou même dans certains supermarchés. La semaine dernière, environ 60.000 masques ont été distribués aux personnes vulnérables à travers tous les « Community Centres » de l’île.
Et pour tout savoir sur la façon d’enfiler son masque, voici une petite vidéo explicative:
Pour en savoir plus:
Les essais libres pour le Grand Prix de F1 qui devrait avoir lieu ce dimanche à Singapour débutent aujourd’hui. Avant d’entrer en piste, les pilotes automobiles ont fait quelques déclarations au sujet de cette course devenue mythique qui a accueilli l’an dernier environ 85.000 personnes le jour J.
« C’est une course fantastique et j’adore visiter Singapour : la ville est incroyable et les habitants très amicaux », a expliqué Felipe Massa, le pilote de Formule 1 brésilien.
Le Grand Prix de Singapour est en effet un temps-fort de la saison attendu par les différentes écuries. C’est aussi l’une des courses les plus populaires de la saison.
Pour l’Espagnol Fernando Alonso, « Singapour est un endroit incroyable pour une course, vraiment unique sur tous les plans, et c’est un privilège de prendre part à un tel spectacle de nuit en tant que pilote. C’est un Grand Prix que beaucoup de gens attendent avec impatience et je suis vraiment excité d’y retourner. »
La course se déroule d’abord en plein cœur de la ville, autour des lieux symboliques de la Cité-Etat tels que le Padang, le théâtre Victoria, la Cathédrale St Andrew, la grande roue du Singapore Flyer, l’Esplanade… En face du Marina Bay Sands. « Je peux me rendre à pied de l’hôtel au circuit et c’est plutôt pratique, a déclaré le pilote finlandais Valtteri Bottas. Pour les fans, rien de mieux : on peut voir la ville et la course cohabiter. »
Le Grand Prix de F1 « Singapore Airlines » a pour principale particularité d’avoir lieu la nuit. Environ 1.600 projecteurs éclairent la piste, ce serait quatre fois plus lumineux qu’un stade lors d’un match de football. Les pilotes prennent la ligne de départ à 20 heures, lorsque la moiteur tropicale se fait moins pesante.
Une épreuve physique
« La chaleur et l’humidité rendent la course difficile pour les pilotes et les mécanos dans les garages », a souligné Fernando Alonso, déjà double vainqueur de ce Grand Prix.
« Il y fait chaud! Et très humide! », a déclaré le pilote Daniel Ricciardo. « Je pense que c’est à cause de ces grands immeubles en centre-ville : la chaleur n’a nulle part où aller. C’est le défi le plus physique de l’année. C’est la seule course de la saison où on ouvre sa visière pour faire rentrer de l’air frais et où on le regrette immédiatement parce qu’il fait plus chaud dehors », a expliqué le coureur automobile australien. Avant d’ajouter, « dès le tour de chauffe, la bouteille d’eau fraîche a la température d’une tasse de thé. C’est un endroit dur pour une course, mais j’adore ce défi. Je pense que c’est le cas de la plupart des pilotes. »
Le circuit de Marina Bay est l’un des plus exigeants, avec ses 23 virages sur un tracé de 5 kilomètres, et l’un des plus longs avec 61 tours de piste à réaliser.
« Le tracé est vraiment impressionnant avec des portions techniques et des virages classiques pour un circuit urbain, à 90 degrés », a commenté le pilote français Romain Grosjean. « Il y a quelques lignes droites, mais nous n’avons pas le temps de nous ennuyer, virage après virage », a-t-il précisé.
La concentration est la clé. « Vous devez rester 100% concentré pendant deux heures entières, ce qui est plus difficile qu’il n’y paraît avec cette humidité de dingue !», a affirmé Lewis Hamilton. « La moindre petite erreur et vous êtes dans les barrières », a confié le vainqueur du Grand Prix l’année dernière.
Des horaires décalés
La préparation physique des pilotes est essentielle. « Les éléments clés sont le sommeil et l’hydratation », a estimé Romain Grosjean. « C’est une course où nous courrons à des horaires inhabituels. Une fois qu’on s’est habitué à se réveiller l’après-midi et à se coucher au petit matin, cela devient la routine », a déclaré le pilote français avant d’ajouter « j’espère que les rideaux de l’hôtel coupent bien la lumière! Sinon, ce n’est pas rare que je scotche des sacs poubelle noirs sur les fenêtres pour maintenir l’obscurité et me garantir de dormir! »
Un Grand Prix brumeux
Nocturne et urbain, le Grand Prix de Singapour pourrait aussi avoir à composer avec un épais nuage de pollution qui étouffe Singapour depuis plusieurs jours.
En 2014, ce même voile brumeux avait déjà contrarié légèrement le Grand Prix de F1 avec un indice PSI (Pollutant Standard Index) mesurant la qualité de l’air au cours des trois dernières heures qui était à 129 à l’heure même de la course.
Les organisateurs n’ont à ce jour pas prévu d’annuler l’événement mais continuent à « travailler en étroite collaboration avec toutes les autorités gouvernementales compétentes pour recevoir les meilleures prévisions possibles », ont-ils annoncé dans un communiqué publié cette semaine.
Pour cette 8ème édition, des masques de protection N95 seront en vente « à prix coûtant » à l’intérieur du circuit et les 24 postes de secours et médicaux ont été sensibilisés « pour gérer toutes les conditions liées à la situation ».

Amélie Recroix est la fondatrice de French Studio et Spanish Studio, deux écoles de langues installées à East Coast. ©Amélie Recroix
Elle n’était venue que pour 6 mois à Singapour, elle y réside désormais depuis 6 ans. Elle voulait profiter de son séjour dans la Cité-Etat pour apprendre l’anglais, elle a finalement ouvert sa propre école de langues à East Coast.
En 2009, Amélie Recroix suit son amoureux envoyé par une société française à Singapour pour ce qui devait être à l’origine une courte mission.
A 23 ans, la jeune femme originaire de Metz compte bien savourer ces instants en Asie avant de retrouver sa vie d’avant. Elle vient de terminer ses études d’optique-optométrie.
Des cours d’anglais aux cours de français
Au fil des mois, la mission de son compagnon –devenu son mari depuis- se prolonge, s’éternise. Et lorsque Amélie Recroix comprend qu’elle ne rentrera pas en France, elle préfère commencer une nouvelle vie. Ne pouvant exercer à Singapour dans le domaine paramédical, son domaine de prédilection, elle choisit de reprendre ses études et s’oriente vers une formation qui lui permettrait de travailler partout dans le monde. Elle prend donc des cours par correspondance de français langue étrangère (FLE) pour enseigner sa langue maternelle.
En 2011, Amélie Recroix crée French Studio et donne à domicile une vingtaine de cours de français par semaine. Ses premiers clients sont des Singapouriens, des Indiens et même des Français scolarisés dans des écoles internationales. Grâce au bouche-à-oreille, sa structure se développe et dès 2012, la jeune prof décide d’embaucher d’autres enseignants et de louer des locaux pour y installer des salles de classe. Aujourd’hui, French Studio se situe dans une jolie petite shophouse de Joo Chiat Road, à l’est de Singapour et compte 15 professeurs et 400 étudiants par mois. En décembre 2014, une deuxième structure a ouvert : Spanish Studio est né.
Son école, sa vie
Amélie Recroix se dédie entièrement à son école, son projet, son bébé en quelque sorte. « Je connais à 80% les prénoms des élèves et les raisons pour lesquelles ils veulent apprendre le français ou l’espagnol », raconte-t-elle .
Travailleuse, la directrice d’école ne prend qu’une dizaine de jours de vacances par an depuis 4 ans. « Mon téléphone ne me quitte jamais », explique-t-elle. « Je n’ai plus le temps d’enseigner, je ne fais que des remplacements car je m’occupe de tout le reste : l’administratif, le marketing, le recrutement, l’animation des sites Internet, la recherche de nouveaux clients… », poursuit la chef d’entreprise.
Perfectionniste, Amélie Recroix n’a pas hésité à demander la certification de son établissement par le Ministère de l’Education qu’elle a obtenue en 2013, au prix de lourds efforts, au terme d’un long processus. « Nous avons été plusieurs fois inspectés, nous avons du traduire en anglais tous les cours de français afin que les inspecteurs les étudient et nous avons même du repousser un des murs de l’école de 10 cm afin d’être aux normes, mais cette certification était importante pour moi, c’est un gage de qualité », précise-t-elle.
Généreuse, Amélie Recroix veut faire connaître la culture française à ses étudiants, à travers les cours mais aussi via des événements qu’elle organise toute l’année dans différents restaurants français de Singapour.
Une femme de l’Est
« L’optique me paraît loin mais ne me manque pas», confie la jeune française qui ne regrette pas sa nouvelle vie. « Cela demande beaucoup de temps et de sacrifices mais je suis contente de me lever tous les matins pour aller travailler », raconte-t-elle.
Amélie Recroix vit et travaille à East Coast, « un quartier sympa » qu’elle apprécie et qu’elle ne se verrait pas quitter.
« Singapour, avec sa diversité culturelle, me correspond plus que l’Europe », avoue-t-elle avant d’ajouter qu’« il est plus simple de créer une entreprise dans la Cité-Etat qu’en France ». Mais pour Amélie Recroix, « ce n’est pas pour autant facile tous les jours d’être loin de (s)a famille ». L’éloignement est pesant. « C’est la règle du jeu, on le savait », conclut-elle.
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