
« Singapour en France – le Festival » a lieu dans 7 villes de France jusqu’au 30 juin 2015. ©National Heritage Board.
A l’occasion de son cinquantième anniversaire, Singapour célèbre et expose jusqu’en juin prochain, sa culture et ses arts en France. A travers le festival « Singapour en France », ce sont aussi les relations diplomatiques tissées entre les deux pays depuis cinq décennies qui sont saluées.
Environ 70 évènements devraient être organisés pendant trois mois, à travers sept villes françaises. Paris, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Toulouse et la Rochelle accueillent « Singapour en France – le Festival » et ouvrent les portes de leurs plus belles salles d’exposition. C’est notamment au Palais de Tokyo, le célèbre centre d’art contemporain de Paris, qu’a eu lieu le lancement des festivités la semaine dernière.
« Singapour en France – le Festival » met à l’honneur la danse, la musique, les arts visuels, l’architecture, le cinéma, la littérature, le théâtre et la gastronomie, venus tout droit de la Cité-Etat.
Parmi tous les projets culturels à l’affiche, « Art Garden » organisé à Lille donne au public l’occasion de découvrir des œuvres de jeunes artistes singapouriens dans un espace étonnant aménagé dans la gare Saint-Sauveur.
Autre manifestation, l’exposition « 1000 Singapours » présentée à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine de Paris, dévoile par exemple les caractéristiques de l’urbanisation singapourienne, envisagée comme un modèle de ville compacte et durable. « 1000 Singapours » devrait également être exposée dès le début de l’année 2016 dans la Cité-Etat.
Dernier avant-goût, culinaire cette fois, organisé au moment de la fête de la musique, un hawker -lieu de restauration traditionnel singapourien situé en extérieur- doit être installé sur les berges de Seine, près du pont de Solférino à Paris.
« Ce festival ouvre en outre la voie à de nouvelles opportunités de collaboration entre les artistes des deux pays et renforce les liens culturels qui nous unissent », explique Tan Boon Hui, le directeur artistique du festival dans un éditorial publié sur le site Internet de « Singapour en France – le festival », avant d’ajouter « la sélection présente un mélange de cultures qui associent nos deux pays de façon subtile et enthousiasmante ».
L’évènement culturel est co-organisé par deux organismes singapouriens, le National Heritage Board et le National Arts Council ainsi que par l’Institut français.
Avec un budget de 6 millions de dollars singapouriens (soit environ 4 millions d’euros), « Singapour en France – le Festival » est la plus importante manifestation culturelle jamais organisée par Singapour à l’étranger.
Pour en savoir plus :
Les obsèques de Lee Kuan Yew ont eu lieu dimanche dernier.
Malgré la pluie, plus de 100.000 personnes sont venues dans les rues, saluer une dernière fois la mémoire du père fondateur de la Cité-Etat. Le cortège funéraire a parcouru une quinzaine de kilomètres à travers la ville, avant de se rendre sur les lieux de la cérémonie, situés au Centre Culturel Universitaire dans l’enceinte de l’Université Nationale de Singapour. Tout le long, les drapeaux nationaux accrochés aux barrières de sécurité, ont balisé le parcours.
Le convoi est passé devant plusieurs bâtiments historiques et symboliques de l’ère Lee Kuan Yew : comme devant le vieux Parlement où il a été élu député en 1955, le City Hall d’où il a publié la déclaration d’indépendance de Singapour, le Padang où a eu lieu la première parade nationale le 9 août 1966 ou encore devant de nombreux immeubles HDB (Housing and Development Board) dont la construction a été l’une des premières mesures phares mises en place, permettant aux Singapouriens de devenir propriétaires de leur logement.
L’instant solennel a été notamment marqué par les 21 coups de canon tirés et par le survol de 4 avions F-16 de la Black Knights, la patrouille acrobatique de la force aérienne de Singapour, en hommage à l’ancien Premier ministre.
A l’approche du cortège, la foule a scandé le nom de Lee Kuan Yew et beaucoup ont été pris d’émotion. Les adieux à celui qui a dirigé le pays pendant plus de trente ans semblent difficiles.
Durant la semaine de deuil national qui a précédé les funérailles, les Singapouriens n’ont cessé de multiplier les marques de respect et de reconnaissance à l’égard de l’ancien dirigeant décédé à l’âge de 91 ans. Fleurs, dessins, portraits ou cartes à l’attention de Lee Kuan Yew, les gestes de gratitude n’ont pas manqué, pour remercier celui qui a construit et pensé le Singapour moderne. Environ 1,5 million de personnes sont ainsi venues lui rendre hommage, devant sa dépouille présentée au Parlement ou dans les 18 « community clubs » répartis un peu partout sur l’île.
Retour donc en images sur une semaine de deuil national.

« Rest in peace Mr. Lee Kuan Yew », peut-on lire sur des bouquets de fleurs déposés en hommage à l’ancien Premier ministre décédé cette nuit.
Aujourd’hui, Singapour est orpheline.
Le père fondateur de la Cité-Etat, Lee Kuan Yew, âgé de 91 ans, est décédé dans la nuit, au Singapore General Hospital, où il était hospitalisé pour une pneumonie depuis le 5 février dernier.
Son fils, l’actuel Premier ministre, a décrété une semaine de deuil national –jusqu’au 29 mars- en hommage à celui qui a gouverné le pays de 1959 à 1990.
Quelques heures seulement après l’annonce du décès de Lee Kuan Yew, de nombreux Singapouriens, émus, se rendaient déjà devant l’entrée principale de l’Istana, le palais présidentiel, pour présenter leurs condoléances, déposer des fleurs ou apporter des dessins, comme de multiples marques de respect à l’endroit du premier Premier ministre de Singapour.
Le site officiel, Remembering Lee Kuan Yew –www.rememberingleekuanyew.sg– qui retrace notamment la vie et la carrière politique du leader singapourien, vient d’être mis en ligne et offre également aux internautes la possibilité d’écrire un message d’adieu à l’ancien dirigeant.
Dans une allocution télévisée, le Premier ministre, Lee Hsien Loong, a rendu hommage ce matin, à celui qui « nous a inspirés, nous a donné du courage, nous a maintenus ensemble, et nous a conduits ici », a-t-il déclaré en s’adressant aux Singapouriens.
« Il s’est battu pour notre indépendance, a construit une nation là où il n’y en avait pas, et nous a rendus fiers d’être Singapouriens », a-t-il précisé avant d’ajouter « Lee Kuan Yew était Singapour ».
C’est en effet lui qui, en trente-et-un an, a transformé le pays densément boisé et nouvellement indépendant, en une société ultra-moderne, multiculturelle, à l’économie florissante.
Des hommages du monde entier
Aujourd’hui, les dirigeants du monde entier saluent l’homme d’Etat. « Il fut un vrai géant de l’histoire qui restera pour les générations à venir comme le père du Singapour moderne et comme l’un des grands stratèges des affaires asiatiques », a déclaré le président américain, Barack Obama. Pour le président chinois, Xi Jinping, Lee Kuan Yew « était largement respecté par la communauté internationale en tant que stratège et homme d’état ».
Dans un communiqué, le président français, François Hollande, a salué la mémoire d’un « homme d’Etat visionnaire, qui a su guider le développement remarquable de Singapour depuis son indépendance en 1965 ». Et d’ajouter, « alors que Singapour et la France célèbrent cette année le cinquantenaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques, la France perd un ami, qui avait oeuvré au rapprochement entre nos deux pays et à l’approfondissement de nos coopérations dans tous les domaines ».
Une semaine de deuil national
Dès mercredi, la dépouille de Lee Kuan Yew, qui se trouve depuis cet après-midi à Sri Temasek, la résidence officielle du Premier ministre, située dans l’enceinte de l’Istana, devrait être présentée au public pendant quatre jours au Parlement.
Dimanche prochain, jour des funérailles nationales, une procession conduira le cortège funèbre à l’University Cultural Centre où seront notamment réunis la famille, le Président, Tony Tan Keng Yam, le Gouvernement, les membres du Parlement et les hauts fonctionnaires. Dans l’intimité, les proches devraient ensuite se rendre au crématorium de Mandai, dans le nord du pays.