Le célèbre photographe français, Yann Arthus-Bertrand présente l’exposition « Planète Océan » à Gardens by the Bay, du 8 mai au 28 juin, dans le cadre du festival culturel « Voilah! » organisé conjointement par l’Ambassade de France à Singapour et l’Institut Français.
Pour en savoir plus, lisez l’article consacré à l’exposition: « le photographe Yann Arthus-Bertrand expose à Gardens by the Bay ».
Près de dix ans après avoir présenté à Singapour l’exposition « La Terre vue du ciel », Yann Arthus-Bertrand revient avec un autre projet photographique, « Planète Océan » qui sera exposé jusqu’au 28 juin à Gardens by the Bay, dans le cadre du festival culturel français « Voilah ! ». Environ 70 photos aériennes et sous-marines montrent l’océan dans toute sa splendeur, mystérieuse mais aussi vulnérable. Les clichés, grands formats, sont affichés sous les colonnes situées en face des arbres métalliques géants du Supertree Grove.
C’est en 2012 que le célèbre photographe français lance avec sa fondation GoodPlanet son programme « Océan » afin de sensibiliser le public à la protection de l’univers marin. Il conçoit alors une exposition « Planète Océan » en collaboration avec Brian Skerry, spécialiste des photos sous-marines ainsi qu’un documentaire éponyme avec le réalisateur français, Michael Pitiot, qui sera projeté ce soir à Singapour lors du vernissage de l’exposition mais qui est aussi disponible en ligne sur YouTube et le site Internet de la fondation.
Depuis trois ans, l’expo-photo « Planète Océan » a déjà voyagé : Genève, Barcelone, Lisbonne, Berlin, Le Havre, Dinard et même Manille. « Il est justement temps de prendre soin de nos océans », explique Yann Arthus-Bertrand. « C’est pourquoi j’ai collaboré avec Brian Skerry sur ce projet, ses images sous-marines et les miennes se répondent très bien je crois pour illustrer le lien entre l’Homme et l’Océan. Ce lien est puissant et vital à notre survie mais aussi fragile si on n’y prend pas garde », ajoute-t-il.
Les océans, « le futur de l’humanité »
Pollution, surpêche, transport de marchandises, Yann Arthus-Bertrand montre en images les maux des Océans, causés par les excès et les abus de l’Homme alors même que pour le photographe spécialiste de l’environnement, les océans sont « le futur de l’humanité ». « Nous avons tendance à négliger le rôle de l’océan dans notre vie mais c’est un tort. C’est là que la vie est apparue, c’est de là que provient 80% de l’oxygène que nous respirons, c’est aussi de là que provient la principale source de nourriture pour un milliard de personnes et 50% d’entre nous vivent à moins de 100 km des côtes. C’est aussi l’océan qui régule notre climat », précise Yann Arthus-Bertrand.
Le festival culturel « Voilah! » met notamment la Terre à l’honneur ainsi que ses profondeurs marines. Une autre exposition intitulée « The Deep exhibition » se tiendra du 7 juin au 31 août, au ArtScience Museum de Singapour.
Pour voir quelques photos de l’exposition, plongez au coeur des Océans!
Pour plus d’informations pratiques:
Ariane Nabarro est installée à Singapour depuis 17 ans et nous confie la vision qu’elle a de ce pays.
Quel regard portez-vous sur Singapour ?
C’est l’évolution de ce pays en 50 ans qui me touche. J’ai vu grandir ce pays qui est en perpétuelle mutation et soit on se met dans la mouvance, soit on reste en dehors. Le gouvernement avance et il avance vite. A partir du moment où il veut lancer un projet, il met tout en œuvre pour que cela réussisse et que la population l’accepte en s’appuyant sur les moyens de communication, la presse locale, les réseaux sociaux…
Les Singapouriens ont une capacité à s’adapter, à se remettre en question et à repérer ce qui se fait de bien chez les autres pour le refaire en mieux. Par exemple, l’île de Semakau qui sert à récupérer les cendres de nos ordures. Ils se sont notamment inspirés des Japonais pour concevoir l’île, construite à partir de deux petits îlots réunis grâce à l’enfouissement des déchets incinérés à Singapour et dont les cendres sont transportées par des barges électriques puis disposées en parcelles sur l’île. Mais le plus étonnant, c’est que la faune et la flore ont fait leur apparition avec des crustacés, des poissons, des algues dans la mer et il y a aussi des oiseaux qui viennent se poser dans ce havre de paix.
Les Singapouriens m’impressionnent aussi à concevoir des lieux où l’utile et l’agréable sont maximisés comme à Marina Bay.
Ils sont des champions de la reconversion. Par exemple, l’ancienne Cour Suprême –que j’ai connue en activité- et le City Hall vont bientôt devenir la National Art Gallery. Les bâtiments et les lieux ne disparaissent plus autant qu’avant. Le gouvernement a changé de politique. Il fut un temps où il détruisait pour rebâtir. Maintenant, il conserve certains monuments à condition que ces bâtiments puissent être utiles à une autre destination.
Je suis complètement portée par ce pays et je le porte aussi. Après avoir été guide bénévole dans les musées, pour les Friends of Museum, pendant plus de 15 ans, je suis devenue guide touristique agréée par le STB, Singapore Tourism Board, l’organisme national du tourisme. Je « vends » Singapour à qui veut m’entendre!
Qu’est-ce qui vous plaît à Singapour ?
En arrivant, j’ai été tout de suite très sensible aux différentes tonalités de vert qui existent à Singapour. La verdure est omniprésente. Il y en a même sur les murs et les balcons aujourd’hui. C’est incroyable de voir l’abondance de cette nature dans un si petit pays.
En terme d’honnêteté et de sécurité, Singapour est un pays hors-norme. En débarquant de l’avion en 1997, j’ai d’abord oublié ma caméra sur le comptoir de l’immigration à l’aéroport, lorsque je m’en suis rendue compte le soir, j’ai appelé et je l’ai retrouvée. Le lendemain, j’ai laissé mon sac à main dans les rayons d’un magasin, une heure après il était encore là. Il faut préciser que c’était ma toute première expatriation, que j’étais « bien enceinte » et que je ne savais pas ce qui m’attendait dans ce pays tout nouveau. Ici, je ne me méfie pas des gens, ils sont gentils. Je ne pense pas au danger et je n’ai pas peur que l’on me vole mon portefeuille ou mon sac.
Après tant d’années passées à Singapour, j’ai beaucoup de tendresse pour ce pays même si évidemment certaines choses m’agacent comme leur conduite. Ils ne sont pas sûrs d’eux mais roulent très vite malgré tout et ils ne sont pas capables de rester dans leur file. Le Singapourien a besoin d’au moins deux files pour conduire. Le pays est aussi très tourné vers l’argent. Ils boursicotent même dans les hawkers centers (lieu de restauration locale située en extérieur, ndlr). Et beaucoup de choses sont basées sur l’argent.
Qu’avez-vous appris à Singapour ?
Quand on s’est mis en tête qu’on vit dans un pays qui n’a que 50 ans, je trouve que l’on devient beaucoup plus tolérant car on n’a pas le même passé.
C’est un pays d’immigration. Tout a l’air très international mais c’est un vernis car chacun a amené sa culture et la garde. Ce qui est impressionnant dans ce pays, c’est qu’il y beaucoup de cultures et de religions différentes mais la population cohabite en harmonie : les personnes ne sont peut-être pas toujours sur la même longueur d’onde, mais elles se respectent.
Je trouve cela formidable d’essayer de se mettre à l’unisson et de vivre à l’heure singapourienne. Pour Deepavali, je sors les lumières et les bougies pour décorer ma maison, pour Chinese New Year, j’accroche les lanternes chinoises et je transforme tout en rouge et or…Il n’y a pas de saisons ici, ce sont donc les fêtes religieuses qui rythment ma vie. J’ai acquis une grande ouverture d’esprit à Singapour, j’ai des amies du monde entier et de toutes les religions dont j’aime la compagnie; j’apprends quotidiennement.