Vue de l'Atrium, à la National Gallery de Singapour. ©National Gallery Singapore

Vue de l’Atrium, à la National Gallery de Singapour. ©National Gallery Singapore

Après dix années de travail minutieux, la National Gallery ouvre enfin ses portes au public aujourd’hui. L’événement, attendu de longue date, est le point d’orgue des célébrations du 50ème anniversaire de Singapour. Hier soir, le Premier ministre Lee Hsien Loong a inauguré ce nouveau musée national qui représente désormais la plus grande collection publique d’art moderne de Singapour et d’Asie du Sud-Est.

C’est à l’intérieur de deux bâtiments historiques -l’ancienne Court Suprême et le City Hall- en plein centre de Singapour, que se situe la National Gallery. Ces monuments symboliques ont été rénovés pendant près de cinq ans, pour un montant total de 530 millions de dollars singapouriens (ou 350 millions d’euros).

« Nous avons maintenu un profond respect pour l’architecture originale des bâtiments, afin que les visiteurs puissent apprécier l’histoire et le patrimoine lorsqu’ils marchent dans les couloirs où les décisions monumentales ont été faites », précise Lisa Horikawa, conservatrice du musée. C’est là par exemple que les Britanniques ont accepté la reddition des Japonais, mettant officiellement fin à l’occupation japonaise de Singapour ou que l’ancien Premier ministre Lee Kuan Yew a prêté serment. La visite de ces lieux chargés d’histoire est aussi impressionnante que la découverte des oeuvres d’art exposées.

En quelques chiffres

Désormais ses murs abritent un immense musée de 64.000 m2, soit la taille de neuf terrains de foot. Cette galerie qui expose près de 1.000 œuvres d’art datant du 19ème et 20ème siècles, renferme un trésor de plus de 8.000 pièces originaires d’une dizaine de pays : Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Birmanie, Philippines, Thaïlande, Vietnam et Singapour.

La National Gallery compte deux collections permanentes. La première, DBS Singapore Gallery, présente l’exposition « Siapa Nama Kamu ? » (Quel est ton nom ? en Malais) qui met en avant l’identité de Singapour et ses liens avec l’Asie du Sud-Est et le reste du monde. La seconde, UOB Southeast Asia Gallery, est consacrée à l’exposition « Between Declarations and Dreams » qui raconte de façon chronologique –du 19ème siècle jusqu’aux années 1990- l’histoire de l’art moderne d’Asie du Sud-Est.

Un troisième espace, Singtel Special Exhibition Gallery, est quant à lui dédié aux expositions temporaires organisées en partenariat avec des musées étrangers. C’est d’ailleurs en mars 2016 que sera organisée la première collaboration internationale avec le Centre Pompidou de Paris intitulée « Reframing Modernism ». « L’exposition vise à recadrer l’histoire du Modernisme, en explorant comment les artistes d’Asie du Sud-Est et d’Europe ont abordé des dimensions conceptuelles, formelles et sociales similaires de l’art moderne », explique la conservatrice de la National Gallery. Une seconde collaboration avec la galerie londonienne Tate Britain est également prévue à la fin de l’année 2016. Pour Lisa Horikawa, « ces collaborations sont spécifiquement destinées à favoriser la compréhension de l’art moderne en Asie du Sud dans un contexte mondial. »

Pour l’inauguration de la National Gallery dont l’entrée est gratuite jusqu’au 6 décembre, une vingtaine d’événements sont organisés dans le musée ou sur le Padang au cours des deux prochaines semaines.

Pour en savoir plus sur les festivités:

https://www.nationalgallery.sg/see-do/opening-celebrations

Campagne publicitaire "A Drive Back in Time" lancée par Audi pour les 50 ans de Singapour. ©Audi

Campagne publicitaire « A Drive Back in Time » lancée par Audi pour les 50 ans de Singapour. ©Audi

C’est un voyage dans le temps qui nous transporte 50 ans en arrière, dans le centre historique de Singapour.

« A Drive Back in Time » est une campagne publicitaire lancée début octobre par la marque de voitures Audi à l’occasion du jubilé d’or de la Cité-Etat.

Le concept ? Monter à bord d’une Audi le temps d’un petit tour de voiture autour des lieux symboliques de Singapour, avec en guise de machine à remonter le temps, un casque de réalité virtuelle en carton et une vidéo en 3D représentant Singapour en 1965, avec ses bâtiments historiques et ses ambiances de rues.

Un film d’animation, légèrement coloré et à 360 degrés représente Singapour à ses prémices. Le casque sur les yeux, on tourne la tête de gauche à droite et on admire le paysage. On passe alors devant la Court Suprême, la Cathédrale de Saint Andrew et le Fullerton Hotel, puis on longe le front de mer.

« Singapour a fait d’énormes progrès en 50 ans depuis son indépendance. Audi vous ramène dans le temps pour voir comment Singapour s’est développée. Ceci est un cadeau d’Audi à Singapour pour la célébration de son jubilé », a expliqué dans un communiqué de presse, Jeff Mannering, directeur général d’Audi Singapour.

L’idée originale mêle le digital et le réel, la technologie et l’expérience de l’utilisateur. Sur YouTube, le spot publicitaire a déjà été vu plus de 178.000 fois.

Les passagers souhaitant participer à cette aventure temporelle doivent préalablement réserver leur siège sur le site Internet http://adrivebackintime.sg . La visite débute au Fullerton Hotel et se tient jusqu’au 25 octobre.

L'architecte d'intérieur, Isabelle Miaja vient d'ouvrir sa galerie d'art à Singapour.  ©Miaja Design Group

L’architecte d’intérieur, Isabelle Miaja vient d’ouvrir sa galerie d’art à Singapour. ©Miaja Design Group

C’est dans une ancienne shophouse, entièrement rénovée et modernisée, située sur Bukit Timah Road que Isabelle Miaja a choisi d’installer les nouveaux bureaux de son agence d’architecture d’intérieur mais surtout sa galerie d’art qui a ouvert ses portes la semaine dernière, en présence de l’Ambassadeur de France à Singapour, Benjamin Dubertret. Miaja Gallery est une galerie intimiste qui met en avant les œuvres de peintres, de sculpteurs et de designers, français et asiatiques. Une façon de renforcer le lien culturel entre l’Europe et l’Asie.

Pour cette franco-espagnole –précisément– installée à Singapour depuis plus de 20 ans, il s’agit d’une évolution dans sa carrière d’architecte d’intérieur. Désormais, Isabelle Miaja entend placer l’œuvre, la pièce unique d’art au centre de sa création architecturale et utiliser cette galerie comme un appui pour son agence Miaja Design. « Mes idées partent d’une pièce d’art et après cela explose en projet architectural », confie-t-elle avant d’ajouter que « la pièce d’art est le commencement d’une histoire ». D’ailleurs, elle raconte par exemple que le point de départ d’un projet d’hôtel construit aux Maldives était un bijou fait de diamants et d’ammonites.

Alors, Isabelle Miaja voyage beaucoup pour dénicher de nouveaux artistes, débusquer des œuvres uniques et découvrir les futures tendances. Elle ne s’arrête jamais. Une énergie débordante l’anime et les idées ne cessent de fourmiller. Son credo : « Be on top ! » (« Sois au top ! »). Et « En 25 ans de carrière, on ne m’a jamais révisé une présentation », raconte l’architecte d’intérieur.

Isabelle Miaja a conçu de prestigieux établissements hôteliers en Asie et au Moyen-Orient, tels que le Pullman Central Park de Jakarta, le Sofitel Hotel de Bombay ou encore le Desert Palm de Dubaï. Elle a aussi façonné l’hôtel Sofitel So de Singapour dans les moindres détails, des meubles de bar aux tableaux accrochés aux murs des chambres.

Au fil des années, la Française a acquis une certaine reconnaissance internationale et signe désormais d’un grand M arrondi ses créations. Miaja Design Group dont le siège est basé à Singapour, avec des bureaux aux Philippines et en Birmanie, compte un peu moins de 200 personnes. Le style Miaja est coloré et chaleureux. La designer n’aime pas le minimalisme.

 

Une reconnaissance internationale

Après des études de sociologie et de langues, c’est à Los Angeles que la jeune femme de 22 ans à l’époque décide de s’installer pour étudier les arts appliqués. Une fois diplômée, Isabelle Miaja ouvre son cabinet d’architecture d’intérieur. La Parisienne, séduite par le rêve américain travaille pendant dix ans en Californie pour de grandes agences de design avant de s’installer à Singapour en 1994.

Son père est joaillier, son grand-oncle est le poète espagnol Federico Garcia Lorca. Isabelle Miaja est elle aussi artiste: elle vient de lancer sa propre collection de coussins et de sets de table flanqués de détails urbains propres à Singapour.

Elle apprécie la poésie et l’histoire. Parfois, elle mêle les deux en écrivant notamment des poèmes sur Napoléon Bonaparte qu’elle envoie à chacun de ses trois enfants.

Déterminée, Isabelle Miaja poursuit ses rêves de jeunesse listés un jour sur une feuille lorsqu’elle avait une vingtaine d’années. Avant Noël, elle pourra cocher la case « créer mon propre thé ». D’ailleurs, elle devrait bientôt se consacrer à l’assemblage des arômes mais elle sait déjà que son thé –à son nom– dégagera quelques notes de « feuilles mouillées ».

Sur cette liste aux souhaits les plus fous, figurait déjà l’envie d’ouvrir sa galerie d’art. Isabelle Miaja est comblée, elle vient de réaliser son rêve.