Depuis douze ans, Master Chan Siew Kee est l’entraîneur de la troupe de danse du lion de la National University of Singapore (NUS). Il répond aux questions de Singapour Le Mag.
Que signifie et représente la danse du lion ?
La danse du lion est un art traditionnel chinois qui se pratique notamment lors du Nouvel An chinois mais aussi pour des cérémonies de mariages ou des ouvertures de magasins. Dans la culture chinoise, le lion est un animal de bon augure qui apporte prospérité et chance à ceux qui l’invitent à venir danser.
Il existe deux courants : le lion du Nord -de la Chine, ndlr- et le lion du Sud, celui-ci se reconnaît par sa corne sur la tête. A Singapour, c’est la danse du lion du Sud qui est pratiquée et au cours de laquelle l’animal doit s’emparer d’une laitue (« to pluck the green » en anglais). Le lion peureux selon la culture chinoise tourne autour d’une salade et doit parfois affronter des obstacles comme des « faux » serpents ou des armes avant de parvenir à s’en saisir.
Au cours de la danse qui dure en général quinze à vingt minutes, le lion exprime huit états: le bonheur, la colère, la peur, les réjouissances, la suspicion, l’ivresse, le sommeil et l’éveil.
A l’occasion du Nouvel An chinois, les laitues sont garnies d’enveloppes rouges –contenant de billets neufs comme le veut la tradition chinoise, ndlr.
C’est un art mais aussi un véritable sport d’équipe ?
Une bonne équipe doit se composer de huit personnes : une porte la tête du lion, une est sous sa queue, une joue du tambour, une tape sur le gong, trois font vibrer les cymbales et une représente Boudha avec une grosse tête -sorte de clown qui taquine le lion et le public et qui guide la danse, ndlr.
A mon sens, il faut au moins cinq à six années d’entraînement pour être un bon danseur et la pratique d’arts martiaux est aussi indispensable pour en maîtriser les postures.
La musique est primordiale. Le tambour représente l’esprit de la danse du lion. C’est le joueur de tambour qui guide le lion et de sa façon de jouer dépend la performance des danseurs.
Comment vivez-vous cette passion pour la danse du lion depuis plus de 60 ans maintenant?
Lorsque j’ai commencé à pratiquer la danse du lion à l’âge de 8 ans, ce n’était pas quelque chose de commun même en plein cœur de Chinatown. Dans les années 1950, c’était lors de funérailles que l’on entendait les percussions qui accompagnaient la danse du lion. A l’époque, il n’y avait qu’une trentaine de troupes à Singapour tandis qu’aujourd’hui on en compte près de 300.
En 1990, pour le 25ème anniversaire de Singapour, j’ai été désigné comme le chef des batteurs des 11 tambours qui accompagnaient les 200 lions lors de la parade nationale.
Puis en 2004, j’ai fondé le Sar Ping Lion Dance Art Centre à Singapour qui est devenu en 2006 une confédération avec aujourd’hui plus d’une soixantaine d’équipes dans le monde entier notamment en Malaisie, en Indonésie, aux Philippines, en Chine, en Australie, aux Etats-Unis, au Canada et en France.
Depuis 12 ans, j’entraîne également la troupe de danse du lion de la National University of Singapore.
C’est dans mon sang, je dois promouvoir cet art culturel.
Avec des illustrations joliment décorées et d’une rare finesse, la nouvelle application mobile TopoTogo est un véritable petit bijou de technologie qui emmène petits et grands à la découverte de Singapour. « C’est le premier guide de ville parents-enfants », explique Carrie Nooten, la fondatrice de TopoTogo, un guide de voyage digital et interactif pour les enfants âgés de 6 à 12 ans.
Côté parents, cette application recommande de nombreuses bonnes adresses et conseille cinq itinéraires de balades sur des thématiques aussi diverses qu’une immersion dans la culture chinoise ou qu’un circuit dans la jungle… Coté enfants, l’app permet notamment aux jeunes aventuriers de comprendre l’histoire des principaux monuments de Singapour et de se plonger dans la culture de la Cité-Etat.
C’est un outil qui s’utilise à trois moments : « avant le voyage, pendant le voyage et après le voyage », explique Carrie Nooten.
Lily, la petite héroïne
TopoTogo, c’est aussi une rencontre avec Lily, une petite nyonya (qui signifie femme dans la culture peranakan qui est née d’un mélange des traditions chinoises et malaises) qui voyage à travers le temps et l’espace, avec son ombrelle orange et sa tenue traditionnelle pour expliquer sa culture et ses coutumes peranakans. « En fait, Lily est un anachronisme car les nyonyas n’avaient pas le droit de sortir de chez elles », précise Carrie Nooten. Mais c’est bien là l’idée : encourager les enfants à explorer et découvrir de nouveaux lieux.
TopoTogo, déjà disponible sur l’App Store et Google Play est bien plus qu’une application. TopoTogo est aussi vendu dans plusieurs points de vente avec une carte du centre historique de Singapour, un livret explicatif et ludique ainsi qu’une carte magique qui permet de déverrouiller l’application une fois téléchargée. Le concept veut mêler le digital au réel pour créer une plus forte expérience chez l’utilisateur.
Le contenu est disponible en quatre langues : français, anglais, mandarin et japonais. Mais le petit plus de l’app c’est la possibilité de fabriquer et personnaliser sa carte postale digitale à envoyer à toute la famille.
Pour en savoir plus :
Avec sa voix suave, sa chevelure auburn et son large sourire, Bevlyn Khoo est un petit bout de femme pétillante et très occupée.
C’est elle qui a composé et interprété la musique de la série télévisée « Jump Class » sortie en avril dernier sur la chaîne cablée de Starhub E City. La chanteuse en a d’ailleurs fait un album intitulé « Change the world » qu’elle a produit avec son propre label StoryTeller Wave créé en 2013. Mais avant d’être productrice, Bevlyn Khoo est surtout une artiste, auteur-compositeur-interprète de musique jazz et pop.
Elle joue aussi bien du ukulélé que du piano. Dès l’âge de 4 ans, elle commence à faire ses premières notes sur le piano de son oncle. Ses parents et ses proches sont des amoureux de musique. Pourtant Bevlyn Khoo choisit de suivre des études de psychologie à l’Université nationale de Singapour (NUS) et devient conseillère auprès des jeunes dans un centre de services familiaux du Rotary. Mais après un an et demi en tant que conseillère, « je me sentais déprimée, je pleurais derrière mes lunettes, dans le bus en rentrant du travail, je ramenais les problèmes à la maison », confie la jeune Singapourienne qui a donc décidé de démissionner pour se consacrer à la musique, sa passion
Une artiste indépendante…
En 2002, elle crée avec des amis « A Little Dream » une agence chargée d’organiser –encore aujourd’hui- l’animation musicale d’événements tels que des mariages, etc… pour lesquels Bevlyn Khoo chante régulièrement à l’époque. « Les premières années ont été assez difficiles mais je n’ai pas de regrets », confie la chanteuse. « J’écrivais des chansons et je faisais des démos », ajoute-t-elle. Dans ces années-là, Bevlyn Khoo est l’une des rares artistes indépendantes de la scène singapourienne.
En 2008, elle sort son premier album « Lonely Afternoon » qui remporte l’année suivante le prix du meilleur album indépendant au Singapore Entertainment Awards. Le succès de son disque lui ouvre les portes d’un label japonais avec lequel elle va sortir plusieurs albums avant de reprendre son statut d’artiste indépendant. « Lonely Afternoon » révèle aussi ses talents d’artiste polyglotte. Les six titres que compte l’album sont en mandarin, en anglais et en français, avec la reprise de « La Vie en Rose » d’Edith Piaf. Bevlyn Khoo chante aussi en japonais, et son don pour les langues est sa marque de fabrique.
…et francophile
Après avoir suivi pendant cinq ans des cours de français, l’artiste sort en 2010 « Bistro Affair » un album de jazz en français qui met à l’honneur les grands noms de la chanson française tels que Charles Aznavour, Yves Montand ou Sacha Distel… Le disque est un réel succès en Malaisie, à Hong-Kong et à Taiwan.
Bevlyn Khoo est d’ailleurs la seule chanteuse singapourienne à avoir fait tout un disque en français. « J’aime beaucoup le français mais c’est une langue très difficile que je ne pratique plus », explique la chanteuse qui aime écouter Camille et Ben l’Oncle Soul.
En 2013, elle écrit et interprète « Beautiful Purpose » lors de la cérémonie de Miss Monde organisée à Singapour.
Au total, c’est plus d’une centaine de chansons que Bevlyn Khoo a composées puis écrites sur des thèmes qui lui sont chers : des histoires d’amitié, d’amour, des expériences vécues.
Désormais, Bevlyn Khoo veut s’orienter vers la production de musique de films. C’est ce qui la rend heureuse.
Pour en savoir plus sur l’artiste: