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Pour l’année du cochon, Chinatown a vu les choses en grand. Le dispositif lumineux installé depuis le début de la semaine est le plus important jamais disposé dans l’histoire du quartier chinois pour les festivités du Nouvel An.

Jusqu’au 6 mars, plus de 2.600 lanternes éclairent les rues de New bridge Road, Eu Tong Sen Street et South Bridge Road. Avec en pièces maîtresses, des lanternes représentant une famille de huit cochons dont le plus grand mesure 12 mètres de haut. 

Pourquoi est-ce l’année du cochon ? Que représente cet animal dans le zodiaque chinois ? Que célèbre-t-on lors du Nouvel An chinois ? Quelles sont les traditions qui entourent cette fête colorée ? 

Pour vous aider à répondre à toutes ces questions que vous posent sans doute vos enfants, SINGAPOUR LE MAG a sélectionné pour vous quelques livres pour expliquer aux plus petits les célébrations du Nouvel An chinois.

« The Great Race » de Christopher Corr. Ed. Frances Lincoln Children’s Books (2018). 32 pages

« The Great Race » de Christopher Corr. Ed.Frances Lincolm Children’s Books (2018). 32 pages. 

« The Great Race » raconte l’une des légendes chinoises les plus populaires, celle de l’Empereur de Jade qui organise une grande course entre tous les animaux à l’issue de laquelle les douze premiers se verront attribuer une année. Cette histoire permettra ainsi d’expliquer aux petits de 3 à 6 ans les raisons pour lesquelles douze animaux ont été choisis pour représenter le zodiaque chinois. Les enfants apprécieront les illustrations et se souviendront de la petite anecdote au sujet des relations entre le chat et la souris.

« Chinese Zodiac Animals » de Sanmu Tang. Ed. Shanghai Press (2011). 56 pages

« Chinese Zodiac Animals » de Sanmu Tang. Ed. Shanghai Press (2011). 56 pages

Le livre du studio Sanmu Tang « Chinese Zodiac Animals » explique avec des mots d’enfants l’essentiel sur chacun des douze signes animaliers du zodiaque chinois. Cet ouvrage réservé aux plus de 6 ans détaille ainsi les traits de caractère de chaque animal correspondant à l’année de naissance. C’est une sorte d’horoscope à lire pour s’amuser !

« Celebrating The Chinese New Year » de SanMu Tang. Ed. Shanghai Press (2010). 32 pages

« Celebrating The Chinese New Year » de SanMu Tang. Ed. Shanghai Press (2010). 32 pages

« Celebrating the Chinese New Year » est un autre écrit réalisé par le studio Sanmu Tang qui livre les interrogations de Little Mei, une petite fille qui se demande pourquoi sa famille célèbre le Nouvel An chinois. Alors que chaque membre de sa famille a sa propre explication, son grand-père, lui, finit par lui raconter l’histoire de Nian et du monstre Xi. Un petit livre qui saura intéresser les 4 à 8 ans.

« Mei Lin and the Reunion Dinner » de Debra Ann Francisco. Ed. Straits Times Press (2018). 36 pages.

« Mei Lin and the reunion dinner » de Debra Ann Francisco. Ed.Straits Times Press (2018). 36 pages.

Écrit par Debra Ann Francisco, « Mei Lin and the reunion dinner » raconte l’histoire d’une petite fille qui aide sa grand-mère à préparer quelques recettes traditionnelles servies lors des festivités du Nouvel An chinois. Mei Lin assiste donc en cuisine à la préparation des « love letters » -qui pourraient ressembler aux biscuits aussi appelés cigarettes russes-, du « steamboat » -qui est une fondue chinoise- ainsi quà l’élaboration de la fameuse salade de poisson cru, le Yu Sheng. Ce livre joliment illustré par une dessinatrice singapourienne, Madeleine Wee, et destiné aux enfants âgés de 4 à 8 ans, appartient à une série de 5 livres pour enfants consacrés aux recettes traditionnelles du patrimoine culinaire singapourien.

La danse du lion ©NUS Photo de James Hii

La danse du lion ©NUS Photo de James Hii

Depuis douze ans, Master Chan Siew Kee est l’entraîneur de la troupe de danse du lion de la National University of Singapore (NUS). Il répond aux questions de Singapour Le Mag.

Que signifie et représente la danse du lion ?

La danse du lion est un art traditionnel chinois qui se pratique notamment lors du Nouvel An chinois mais aussi pour des cérémonies de mariages ou des ouvertures de magasins. Dans la culture chinoise, le lion est un animal de bon augure qui apporte prospérité et chance à ceux qui l’invitent à venir danser.

Il existe deux courants : le lion du Nord -de la Chine, ndlr- et le lion du Sud, celui-ci se reconnaît par sa corne sur la tête. A Singapour, c’est la danse du lion du Sud qui est pratiquée et au cours de laquelle l’animal doit s’emparer d’une laitue (« to pluck the green » en anglais). Le lion peureux selon la culture chinoise tourne autour d’une salade et doit parfois affronter des obstacles comme des « faux » serpents ou des armes avant de parvenir à s’en saisir.

Au cours de la danse qui dure en général quinze à vingt minutes, le lion exprime huit états: le bonheur, la colère, la peur, les réjouissances, la suspicion, l’ivresse, le sommeil et l’éveil.

A l’occasion du Nouvel An chinois, les laitues sont garnies d’enveloppes rouges –contenant de billets neufs comme le veut la tradition chinoise, ndlr.

C’est un art mais aussi un véritable sport d’équipe ?

Une bonne équipe doit se composer de huit personnes : une porte la tête du lion, une est sous sa queue, une joue du tambour, une tape sur le gong, trois font vibrer les cymbales et une représente Boudha avec une grosse tête -sorte de clown qui taquine le lion et le public et qui guide la danse, ndlr.

A mon sens, il faut au moins cinq à six années d’entraînement pour être un bon danseur et la pratique d’arts martiaux est aussi indispensable pour en maîtriser les postures.

La musique est primordiale. Le tambour représente l’esprit de la danse du lion. C’est le joueur de tambour qui guide le lion et de sa façon de jouer dépend la performance des danseurs.

Comment vivez-vous cette passion pour la danse du lion depuis plus de 60 ans maintenant?

Lorsque j’ai commencé à pratiquer la danse du lion à l’âge de 8 ans, ce n’était pas quelque chose de commun même en plein cœur de Chinatown. Dans les années 1950, c’était lors de funérailles que l’on entendait les percussions qui accompagnaient la danse du lion. A l’époque, il n’y avait qu’une trentaine de troupes à Singapour tandis qu’aujourd’hui on en compte près de 300.

En 1990, pour le 25ème anniversaire de Singapour, j’ai été désigné comme le chef des batteurs des 11 tambours qui accompagnaient les 200 lions lors de la parade nationale.

Puis en 2004, j’ai fondé le Sar Ping Lion Dance Art Centre à Singapour qui est devenu en 2006 une confédération avec aujourd’hui plus d’une soixantaine d’équipes dans le monde entier notamment en Malaisie, en Indonésie, aux Philippines, en Chine, en Australie, aux Etats-Unis, au Canada et en France.

Depuis 12 ans, j’entraîne également la troupe de danse du lion de la National University of Singapore.

C’est dans mon sang, je dois promouvoir cet art culturel.