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Singapour vue par Benjamin Martinie. ©Tolt

Singapour vue par Benjamin Martinie. ©Tolt

Et pour cela, c’est un Français, Benjamin Martinie alias TOLT, qui est derrière la caméra.

Cinq vidéos d’une minute pour changer l’image que les Français ont de Singapour, voici le défi relevé l’été dernier par le photographe et réalisateur français, Benjamin Martinie alias Tolt.

C’est en effet une enquête réalisée par l’Office du Tourisme de Singapour en France qui a montré que les Français avaient de la Cité-Etat une image associée au « business », à « l’expatriation » ou au « luxe ». Loin d’une réalité singapourienne verdoyante, multiculturelle et gastronomique. « Toutes nos actions de communication visent à changer l’image de Singapour pour que celle-ci soit plus adaptée à la réalité », explique l’Office du Tourisme de Singapour à Paris.

Et pour casser ces idées-reçues, qui de mieux donc que Tolt, spécialisé dans la réalisation de courts-métrages sur des destinations méconnues ? En effet, ce jeune Français s’est fait un nom ou plutôt un surnom grâce à ses récits de voyage version moderne qui défont les clichés. En mai 2016, il publie sur les réseaux sociaux une vidéo intitulée « Don’t go to Iran ». Evidemment c’est du second degré. Et avec ce titre provocateur et ces images pleines de vie, Tolt énonce les cinq raisons pour lesquelles « vous pourriez vivre le meilleur voyage de votre vie ». Le film de trois minutes a été vu plus d’un million de fois sur la chaîne YouTube « Tolt around the World ». Et depuis d’autres épisodes de cette web-série « Don’t go to… » ont été mis en ligne, notamment sur la Finlande et l’Algérie.

Tolt réalise donc avant l’été cinq vidéos sur Singapour destinées uniquement au marché français et diffusées de juin à fin juillet sur Facebook. Afin de déconstruire les clichés sur la Cité-Etat, quelques thèmes ont été mis en avant dans ces clips : « Singapour, une ville aseptisée et sans culture ? », « Singapour, pas authentique et sans saveur ? », « Singapour, juste du béton et des gratte-ciels ? », « Singapour, seulement pour les voyages d’affaires ? ». Le 5ème opus donne quant à lui une vision plus générale du pays.

Aériennes, accélérées ou ralenties, ces images révèlent toute la diversité et la richesse de Singapour.

« Je pense que ma « marque de fabrique » réside surtout dans le point de vue adopté dans mes vidéos, explique Benjamin Martinie. J’essaye toujours de me situer entre publicité institutionnelle -qualité de l’image, du montage- et témoignage personnel -images authentiques, spontanées et proches des populations locales dans la mesure du possible ». Avant d’ajouter, « c’est sûrement ce qui permet aux spectateurs de s’identifier et se projeter ».

Au total, les vidéos ont été vues plus de 3,5 millions de fois en cumulé. Un résultat dont l’Office du Tourisme de Singapour en France se réjouit, en espérant que les futurs touristes français envisageront désormais de rester à Singapour plus que le temps d’une courte escale.

Les vidéos ci-dessous sont également disponibles sur la page Facebook Singapour Le Mag:

« Singapour, une ville aseptisée et sans culture ? »  https://business.facebook.com/VisitSingaporeFR/videos/1695938210417385/

« Singapour, pas authentique et sans saveur ? »

https://business.facebook.com/VisitSingaporeFR/videos/1653303134680893/

« Singapour, juste du béton et des gratte-ciels ? »  https://business.facebook.com/VisitSingaporeFR/videos/1622865087724698/

« Singapour, seulement pour les voyages d’affaires ? »  https://business.facebook.com/VisitSingaporeFR/videos/1591417190869488/

Entrée de la "Battle Box" à Fort Canning Hill. ©Singapore History Consultants Pte Ltd

Entrée de la « Battlebox » à Fort Canning Hill. ©Singapore History Consultants Pte Ltd

Alors que Singapore commémore cette année le 75ème anniversaire de la prise de Singapour par les Japonais en 1942, la « Battlebox » dédiée à la Seconde Guerre mondiale reçoit le prix du premier musée à visiter attribué par les voyageurs habitués du site TripAdvisor.

Le site de conseils aux voyageurs a révélé hier son classement des 10 musées de Singapour à visiter. Pour la première fois, le bunker de la Seconde Guerre mondiale, appelé « Battlebox », figure en tête du Travellers’s Choice Awards de l’année 2017 qui est le prix décerné par TripAdvisor à partir des commentaires des voyageurs. Le musée souterrain apparaît également 14ème des musées d’Asie à visiter, selon le même site.

L’ancien centre de commandement britannique situé à Fort Canning Hill est un lieu devenu historique. C’est là que, le 15 février 1942 -date dont Singapour commémore le 75ème anniversaire cette année- le Lieutenant-Général britannique Arthur Percival décide de se rendre face aux Japonais, après une semaine de combats intenses sur l’île.

Le musée retrace ainsi le déroulé de ce qui a été pour les Anglais « le pire désastre et la plus grande capitulation de l’histoire britannique », selon les termes employés par le Premier ministre anglais de l’époque, Winston Churchill.

En 1945, après la reddition de l’armée japonaise, les Anglais décident de sceller le bunker qui tombe alors dans l’oubli pendant plusieurs décennies. Ce n’est qu’en 1988 que la « Battlebox » est redécouverte.

A l'intérieur du bunker de la Battle Box. ©Singapore History Consultants Pte Ltd

A l’intérieur du bunker de la Battlebox. ©Singapore History Consultants Pte Ltd

L’avis des voyageurs

Aujourd’hui, le bunker devenu un musée organise des visites guidées tous les jours à certaines heures précises (http://www.battlebox.com.sg). C’est une « belle reconstitution historique de la bataille de Singapour avec des mannequins; l’atmosphère moite et humide permet de se rendre compte des conditions de l’époque », voici le commentaire laissé par une Française sur TripAdvisor. « Le musée n’est pas très grand mais très bien entretenu et les salles avec les mannequins de cires sont extrêmement bien reconstituées et réalistes. L’ambiance est très bien retranscrite et nous avons l’impression de faire partie de cette histoire en se baladant dans les couloirs et les différentes pièces », peut-on encore lire sur le site.

Des mannequins de cire utilisés pour des reconstitutions historiques. ©Singapore History Consultants Pte Ltd

Des mannequins de cire utilisés pour des reconstitutions historiques. ©Singapore History Consultants Pte Ltd

Pour le musée, cette récompense est un honneur. « Bien que ce prix suscite pour nous davantage d’inspiration et d’encouragement, il nous rappelle aussi que nous devons continuer à mettre l’accent sur l’authenticité dans nos programmes de sensibilisation car c’est le fondement sur lequel se basent toutes les expériences de visite inoubliables », explique Razeen Chan, directeur de Singapore History Consultants qui administre le musée de la Battlebox.

Les autres musées à visiter

Neuf autres musées de Singapour apparaissent dans le classement établi et publié par TripAdvisor. Le musée privé Intan qui met en avant la culture peranakan arrive en seconde position devant le National Museum of Singapore. Viennent ensuite Changi Museum et le Chinatown Heritage Centre. La National Gallery ouverte en 2015 est quant à elle sixième, suivie par la Singapore City Gallery, l’ArtScience Museum puis le Peranakan Museum. Enfin l’Asian Civilisations Museum apparaît le dernier de la liste.

Love "Pop" Bobo Gorilla, oeuvre d'Arnaud et Adeline Nazare-Aga présentée par la galerie Art Porters. ©Artheline - Affordable Art Fair

Love « Pop » Bobo Gorilla, oeuvre d’Arnaud et Adeline Nazare-Aga présentée par la galerie Art Porters. ©Artheline – Affordable Art Fair

L’édition printanière d’Affordable Art Fair ouvre ses portes demain dans l’enceinte du F1 Pit Building. Jusqu’à dimanche, cette foire d’art contemporain à prix abordable met à l’honneur plus de 300 artistes singapouriens et étrangers. Toutes les œuvres –peintures, sculptures et photographies- sont comprises entre 100 et 10.000 SGD.

 

Singapour, la première ville hôte d’Asie

C’est en 2010 que Singapour accueille pour la première fois en Asie Affordable Art Fair. « Nous avons une scène artistique croissante et dynamique et il y a un fort engouement pour l’art ici », précise Alan Koh, le directeur de la foire à Singapour.

Aujourd’hui, Affordable Art Fair se tient dans 11 villes à travers le monde dont Hong-Kong et Séoul. Dès 2014, la Cité-Etat est l’une des rares villes à organiser deux salons par an.

« Depuis que nous avons lancé la foire ici à Singapour en 2010, nous avons vu comment nos efforts qui consistent à créer une atmosphère rassurante avec un art à prix abordable et à faire naître de nouveaux amateurs d’art à travers des initiatives éducatives et locales, ont contribué à l’augmentation d’acheteurs non seulement d’art asiatique et du sud-est asiatique, mais de tout art », explique Alan Koh.

Et pour preuve, Affordable Art Fair compte à chaque édition 50% de nouveaux visiteurs qui ne sont jamais allés à un évènement d’art avant, dont 30% qui achètent leur première œuvre d’art à cette occasion.

Le marché de l’art a évolué et les foires qui se multiplient sont devenues le lieu où collectionneurs et amateurs aiment acheter de belles pièces.

 

Une foire accessible

La particularité d’Affordable Art Fair est d’être une des foires les plus accessibles du grand public. On peut même y venir en famille et les activités pour occuper et intéresser les plus jeunes sont nombreuses.

« A Affordable Art Fair, on a l’impression que les gens qui n’y connaissent pas grand chose en art mais qui s’y intéressent, vont être plus à même de venir, de poser des questions et d’être plus direct dans la communication avec le marchant d’art ou l’artiste », raconte l’artiste français Arnaud Nazare-Aga qui y présente ses pièces très colorées chaque année depuis trois ans.

« Notre premier plaisir est de créer d’abord mais le second est de faire profiter nos créations à un maximum de personnes », précise le sculpteur avant de continuer « lors de ces foires, j’ai une vraie relation humaine avec mes clients qui m’apporte beaucoup de joie et d’inspiration ».

Demain, Arnaud et Adeline Nazare-Aga exposeront pour la première fois leurs nouvelles sculptures de gorilles façon Pop art. D’autres oeuvres d’art françaises seront également présentées comme les sculptures de Tania Nasr et les peintures de Loetitia Lemaire.

A peine âgée de 25 ans, Yi Lin Cheng, vient de faire son entrée sur la scène artistique singapourienne.

Repérée puis contactée par la célèbre enseigne de cosmétiques, Shu Uemura, la jeune artiste a réalisé le mois dernier un croquis de la vue de Marina Bay en utilisant crayons, fards à paupières et eyeliners de la marque japonaise.

« C’était la première fois que je dessinais avec du maquillage. J’ai fait deux brouillons avant de réaliser la composition finale », raconte l’artiste qui aime relever les défis. « Je trouvais l’idée intéressante, précise-t-elle, c’est l’idée que l’utilisateur est comme un artiste. Mettre du maquillage c’est comme peindre, faire une œuvre d’art, cela révèle notre personnalité », explique Yi Lin Cheng avant d’ajouter « cela m’a ouvert les yeux sur la possibilité d’expérimenter différents matériaux et de mélanger l’aquarelle, le pastel et le digital… »

Diplômée en 2013 d’une école de « Fashion design » à Los Angeles, la jeune artiste singapourienne a travaillé pendant deux ans à New York en tant qu’assistante styliste pour la créatrice américaine Rachel Zoe. En 2015, Yi Lin Cheng a préféré revenir s’installer à Singapour  afin d’« être exposée à de nouvelles opportunités », précise-t-elle. Pari réussi donc pour celle qui en collaborant avec Shu Uemura vient de remporter son plus important cachet.

Yi Lin Cheng continue de dessiner des modèles pour la marque Rachel Zoe mais cette fois en tant que styliste indépendante. Elle est aussi illustratrice et a créé sa propre ligne de dessins sur papier, Spick Studio. Cartes, calendriers, posters ou portraits, Yi Lin Cheng vend ses créations en ligne ou lors de foires aux créateurs. D’ici quelques mois, elle devrait également animer des ateliers d’aquarelle au centre Fashion Makerspace situé à Chinatown.

La danse du lion ©NUS Photo de James Hii

La danse du lion ©NUS Photo de James Hii

Depuis douze ans, Master Chan Siew Kee est l’entraîneur de la troupe de danse du lion de la National University of Singapore (NUS). Il répond aux questions de Singapour Le Mag.

Que signifie et représente la danse du lion ?

La danse du lion est un art traditionnel chinois qui se pratique notamment lors du Nouvel An chinois mais aussi pour des cérémonies de mariages ou des ouvertures de magasins. Dans la culture chinoise, le lion est un animal de bon augure qui apporte prospérité et chance à ceux qui l’invitent à venir danser.

Il existe deux courants : le lion du Nord -de la Chine, ndlr- et le lion du Sud, celui-ci se reconnaît par sa corne sur la tête. A Singapour, c’est la danse du lion du Sud qui est pratiquée et au cours de laquelle l’animal doit s’emparer d’une laitue (« to pluck the green » en anglais). Le lion peureux selon la culture chinoise tourne autour d’une salade et doit parfois affronter des obstacles comme des « faux » serpents ou des armes avant de parvenir à s’en saisir.

Au cours de la danse qui dure en général quinze à vingt minutes, le lion exprime huit états: le bonheur, la colère, la peur, les réjouissances, la suspicion, l’ivresse, le sommeil et l’éveil.

A l’occasion du Nouvel An chinois, les laitues sont garnies d’enveloppes rouges –contenant de billets neufs comme le veut la tradition chinoise, ndlr.

C’est un art mais aussi un véritable sport d’équipe ?

Une bonne équipe doit se composer de huit personnes : une porte la tête du lion, une est sous sa queue, une joue du tambour, une tape sur le gong, trois font vibrer les cymbales et une représente Boudha avec une grosse tête -sorte de clown qui taquine le lion et le public et qui guide la danse, ndlr.

A mon sens, il faut au moins cinq à six années d’entraînement pour être un bon danseur et la pratique d’arts martiaux est aussi indispensable pour en maîtriser les postures.

La musique est primordiale. Le tambour représente l’esprit de la danse du lion. C’est le joueur de tambour qui guide le lion et de sa façon de jouer dépend la performance des danseurs.

Comment vivez-vous cette passion pour la danse du lion depuis plus de 60 ans maintenant?

Lorsque j’ai commencé à pratiquer la danse du lion à l’âge de 8 ans, ce n’était pas quelque chose de commun même en plein cœur de Chinatown. Dans les années 1950, c’était lors de funérailles que l’on entendait les percussions qui accompagnaient la danse du lion. A l’époque, il n’y avait qu’une trentaine de troupes à Singapour tandis qu’aujourd’hui on en compte près de 300.

En 1990, pour le 25ème anniversaire de Singapour, j’ai été désigné comme le chef des batteurs des 11 tambours qui accompagnaient les 200 lions lors de la parade nationale.

Puis en 2004, j’ai fondé le Sar Ping Lion Dance Art Centre à Singapour qui est devenu en 2006 une confédération avec aujourd’hui plus d’une soixantaine d’équipes dans le monde entier notamment en Malaisie, en Indonésie, aux Philippines, en Chine, en Australie, aux Etats-Unis, au Canada et en France.

Depuis 12 ans, j’entraîne également la troupe de danse du lion de la National University of Singapore.

C’est dans mon sang, je dois promouvoir cet art culturel.

L'app TopoTogo, un guide de voyage dédié à Singapour. ©TopoTogo / Little Travel Guides

L’app TopoTogo, un guide de voyage dédié à Singapour. ©TopoTogo / Little Travel Guides

Avec des illustrations joliment décorées et d’une rare finesse, la nouvelle application mobile TopoTogo est un véritable petit bijou de technologie qui emmène petits et grands à la découverte de Singapour. « C’est le premier guide de ville parents-enfants », explique Carrie Nooten, la fondatrice de TopoTogo, un guide de voyage digital et interactif pour les enfants âgés de 6 à 12 ans.

Côté parents, cette application recommande de nombreuses bonnes adresses et conseille cinq itinéraires de balades sur des thématiques aussi diverses qu’une immersion dans la culture chinoise ou qu’un circuit dans la jungle… Coté enfants, l’app permet notamment aux jeunes aventuriers de comprendre l’histoire des principaux monuments de Singapour et de se plonger dans la culture de la Cité-Etat.

C’est un outil qui s’utilise à trois moments : « avant le voyage, pendant le voyage et après le voyage », explique Carrie Nooten.

 

Lily, la petite héroïne

TopoTogo, c’est aussi une rencontre avec Lily, une petite nyonya (qui signifie femme dans la culture peranakan qui est née d’un mélange des traditions chinoises et malaises) qui voyage à travers le temps et l’espace, avec son ombrelle orange et sa tenue traditionnelle pour expliquer sa culture et ses coutumes peranakans. « En fait, Lily est un anachronisme car les nyonyas n’avaient pas le droit de sortir de chez elles », précise Carrie Nooten. Mais c’est bien là l’idée : encourager les enfants à explorer et découvrir de nouveaux lieux.

TopoTogo, déjà disponible sur l’App Store et Google Play est bien plus qu’une application. TopoTogo est aussi vendu dans plusieurs points de vente avec une carte du centre historique de Singapour, un livret explicatif et ludique ainsi qu’une carte magique qui permet de déverrouiller l’application une fois téléchargée. Le concept veut mêler le digital au réel pour créer une plus forte expérience chez l’utilisateur.

Le contenu est disponible en quatre langues : français, anglais, mandarin et japonais. Mais le petit plus de l’app c’est la possibilité de fabriquer et personnaliser sa carte postale digitale à envoyer à toute la famille.

Pour en savoir plus :

https://www.topotogo.com/wptopotogo/

La chanteuse singapourienne Bevlyn Khoo. ©Bevlyn Khoo

La chanteuse singapourienne Bevlyn Khoo. ©Bevlyn Khoo

Avec sa voix suave, sa chevelure auburn et son large sourire, Bevlyn Khoo est un petit bout de femme pétillante et très occupée.

C’est elle qui a composé et interprété la musique de la série télévisée « Jump Class » sortie en avril dernier sur la chaîne cablée de Starhub E City. La chanteuse en a d’ailleurs fait un album intitulé « Change the world » qu’elle a produit avec son propre label StoryTeller Wave créé en 2013. Mais avant d’être productrice, Bevlyn Khoo est surtout une artiste, auteur-compositeur-interprète de musique jazz et pop.

Elle joue aussi bien du ukulélé que du piano. Dès l’âge de 4 ans, elle commence à faire ses premières notes sur le piano de son oncle. Ses parents et ses proches sont des amoureux de musique. Pourtant Bevlyn Khoo choisit de suivre des études de psychologie à l’Université nationale de Singapour (NUS) et devient conseillère auprès des jeunes dans un centre de services familiaux du Rotary. Mais après un an et demi en tant que conseillère, « je me sentais déprimée, je pleurais derrière mes lunettes, dans le bus en rentrant du travail, je ramenais les problèmes à la maison », confie la jeune Singapourienne qui a donc décidé de démissionner pour se consacrer à la musique, sa passion

Une artiste indépendante…

En 2002, elle crée avec des amis « A Little Dream » une agence chargée d’organiser –encore aujourd’hui- l’animation musicale d’événements tels que des mariages, etc… pour lesquels Bevlyn Khoo chante régulièrement à l’époque. « Les premières années ont été assez difficiles mais je n’ai pas de regrets », confie la chanteuse. « J’écrivais des chansons et je faisais des démos », ajoute-t-elle. Dans ces années-là, Bevlyn Khoo est l’une des rares artistes indépendantes de la scène singapourienne.

En 2008, elle sort son premier album « Lonely Afternoon » qui remporte l’année suivante le prix du meilleur album indépendant au Singapore Entertainment Awards. Le succès de son disque lui ouvre les portes d’un label japonais avec lequel elle va sortir plusieurs albums avant de reprendre son statut d’artiste indépendant. « Lonely Afternoon » révèle aussi ses talents d’artiste polyglotte. Les six titres que compte l’album sont en mandarin, en anglais et en français, avec la reprise de « La Vie en Rose » d’Edith Piaf. Bevlyn Khoo chante aussi en japonais, et son don pour les langues est sa marque de fabrique.

…et francophile

Après avoir suivi pendant cinq ans des cours de français, l’artiste sort en 2010 « Bistro Affair » un album de jazz en français qui met à l’honneur les grands noms de la chanson française tels que Charles Aznavour, Yves Montand ou Sacha Distel… Le disque est un réel succès en Malaisie, à Hong-Kong et à Taiwan.

Bevlyn Khoo est d’ailleurs la seule chanteuse singapourienne à avoir fait tout un disque en français. « J’aime beaucoup le français mais c’est une langue très difficile que je ne pratique plus », explique la chanteuse qui aime écouter Camille et Ben l’Oncle Soul.

En 2013, elle écrit et interprète « Beautiful Purpose » lors de la cérémonie de Miss Monde organisée à Singapour.

Au total, c’est plus d’une centaine de chansons que Bevlyn Khoo a composées puis écrites sur des thèmes qui lui sont chers : des histoires d’amitié, d’amour, des expériences vécues.

Désormais, Bevlyn Khoo veut s’orienter vers la production de musique de films. C’est ce qui la rend heureuse.

Pour en savoir plus sur l’artiste:

http://www.bevlynkhoo.com

Vue de l'Atrium, à la National Gallery de Singapour. ©National Gallery Singapore

Vue de l’Atrium, à la National Gallery de Singapour. ©National Gallery Singapore

Après dix années de travail minutieux, la National Gallery ouvre enfin ses portes au public aujourd’hui. L’événement, attendu de longue date, est le point d’orgue des célébrations du 50ème anniversaire de Singapour. Hier soir, le Premier ministre Lee Hsien Loong a inauguré ce nouveau musée national qui représente désormais la plus grande collection publique d’art moderne de Singapour et d’Asie du Sud-Est.

C’est à l’intérieur de deux bâtiments historiques -l’ancienne Court Suprême et le City Hall- en plein centre de Singapour, que se situe la National Gallery. Ces monuments symboliques ont été rénovés pendant près de cinq ans, pour un montant total de 530 millions de dollars singapouriens (ou 350 millions d’euros).

« Nous avons maintenu un profond respect pour l’architecture originale des bâtiments, afin que les visiteurs puissent apprécier l’histoire et le patrimoine lorsqu’ils marchent dans les couloirs où les décisions monumentales ont été faites », précise Lisa Horikawa, conservatrice du musée. C’est là par exemple que les Britanniques ont accepté la reddition des Japonais, mettant officiellement fin à l’occupation japonaise de Singapour ou que l’ancien Premier ministre Lee Kuan Yew a prêté serment. La visite de ces lieux chargés d’histoire est aussi impressionnante que la découverte des oeuvres d’art exposées.

En quelques chiffres

Désormais ses murs abritent un immense musée de 64.000 m2, soit la taille de neuf terrains de foot. Cette galerie qui expose près de 1.000 œuvres d’art datant du 19ème et 20ème siècles, renferme un trésor de plus de 8.000 pièces originaires d’une dizaine de pays : Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Birmanie, Philippines, Thaïlande, Vietnam et Singapour.

La National Gallery compte deux collections permanentes. La première, DBS Singapore Gallery, présente l’exposition « Siapa Nama Kamu ? » (Quel est ton nom ? en Malais) qui met en avant l’identité de Singapour et ses liens avec l’Asie du Sud-Est et le reste du monde. La seconde, UOB Southeast Asia Gallery, est consacrée à l’exposition « Between Declarations and Dreams » qui raconte de façon chronologique –du 19ème siècle jusqu’aux années 1990- l’histoire de l’art moderne d’Asie du Sud-Est.

Un troisième espace, Singtel Special Exhibition Gallery, est quant à lui dédié aux expositions temporaires organisées en partenariat avec des musées étrangers. C’est d’ailleurs en mars 2016 que sera organisée la première collaboration internationale avec le Centre Pompidou de Paris intitulée « Reframing Modernism ». « L’exposition vise à recadrer l’histoire du Modernisme, en explorant comment les artistes d’Asie du Sud-Est et d’Europe ont abordé des dimensions conceptuelles, formelles et sociales similaires de l’art moderne », explique la conservatrice de la National Gallery. Une seconde collaboration avec la galerie londonienne Tate Britain est également prévue à la fin de l’année 2016. Pour Lisa Horikawa, « ces collaborations sont spécifiquement destinées à favoriser la compréhension de l’art moderne en Asie du Sud dans un contexte mondial. »

Pour l’inauguration de la National Gallery dont l’entrée est gratuite jusqu’au 6 décembre, une vingtaine d’événements sont organisés dans le musée ou sur le Padang au cours des deux prochaines semaines.

Pour en savoir plus sur les festivités:

https://www.nationalgallery.sg/see-do/opening-celebrations

L'architecte d'intérieur, Isabelle Miaja vient d'ouvrir sa galerie d'art à Singapour.  ©Miaja Design Group

L’architecte d’intérieur, Isabelle Miaja vient d’ouvrir sa galerie d’art à Singapour. ©Miaja Design Group

C’est dans une ancienne shophouse, entièrement rénovée et modernisée, située sur Bukit Timah Road que Isabelle Miaja a choisi d’installer les nouveaux bureaux de son agence d’architecture d’intérieur mais surtout sa galerie d’art qui a ouvert ses portes la semaine dernière, en présence de l’Ambassadeur de France à Singapour, Benjamin Dubertret. Miaja Gallery est une galerie intimiste qui met en avant les œuvres de peintres, de sculpteurs et de designers, français et asiatiques. Une façon de renforcer le lien culturel entre l’Europe et l’Asie.

Pour cette franco-espagnole –précisément– installée à Singapour depuis plus de 20 ans, il s’agit d’une évolution dans sa carrière d’architecte d’intérieur. Désormais, Isabelle Miaja entend placer l’œuvre, la pièce unique d’art au centre de sa création architecturale et utiliser cette galerie comme un appui pour son agence Miaja Design. « Mes idées partent d’une pièce d’art et après cela explose en projet architectural », confie-t-elle avant d’ajouter que « la pièce d’art est le commencement d’une histoire ». D’ailleurs, elle raconte par exemple que le point de départ d’un projet d’hôtel construit aux Maldives était un bijou fait de diamants et d’ammonites.

Alors, Isabelle Miaja voyage beaucoup pour dénicher de nouveaux artistes, débusquer des œuvres uniques et découvrir les futures tendances. Elle ne s’arrête jamais. Une énergie débordante l’anime et les idées ne cessent de fourmiller. Son credo : « Be on top ! » (« Sois au top ! »). Et « En 25 ans de carrière, on ne m’a jamais révisé une présentation », raconte l’architecte d’intérieur.

Isabelle Miaja a conçu de prestigieux établissements hôteliers en Asie et au Moyen-Orient, tels que le Pullman Central Park de Jakarta, le Sofitel Hotel de Bombay ou encore le Desert Palm de Dubaï. Elle a aussi façonné l’hôtel Sofitel So de Singapour dans les moindres détails, des meubles de bar aux tableaux accrochés aux murs des chambres.

Au fil des années, la Française a acquis une certaine reconnaissance internationale et signe désormais d’un grand M arrondi ses créations. Miaja Design Group dont le siège est basé à Singapour, avec des bureaux aux Philippines et en Birmanie, compte un peu moins de 200 personnes. Le style Miaja est coloré et chaleureux. La designer n’aime pas le minimalisme.

 

Une reconnaissance internationale

Après des études de sociologie et de langues, c’est à Los Angeles que la jeune femme de 22 ans à l’époque décide de s’installer pour étudier les arts appliqués. Une fois diplômée, Isabelle Miaja ouvre son cabinet d’architecture d’intérieur. La Parisienne, séduite par le rêve américain travaille pendant dix ans en Californie pour de grandes agences de design avant de s’installer à Singapour en 1994.

Son père est joaillier, son grand-oncle est le poète espagnol Federico Garcia Lorca. Isabelle Miaja est elle aussi artiste: elle vient de lancer sa propre collection de coussins et de sets de table flanqués de détails urbains propres à Singapour.

Elle apprécie la poésie et l’histoire. Parfois, elle mêle les deux en écrivant notamment des poèmes sur Napoléon Bonaparte qu’elle envoie à chacun de ses trois enfants.

Déterminée, Isabelle Miaja poursuit ses rêves de jeunesse listés un jour sur une feuille lorsqu’elle avait une vingtaine d’années. Avant Noël, elle pourra cocher la case « créer mon propre thé ». D’ailleurs, elle devrait bientôt se consacrer à l’assemblage des arômes mais elle sait déjà que son thé –à son nom– dégagera quelques notes de « feuilles mouillées ».

Sur cette liste aux souhaits les plus fous, figurait déjà l’envie d’ouvrir sa galerie d’art. Isabelle Miaja est comblée, elle vient de réaliser son rêve.

 

Façade du Centre d'Arts du Fort Canning ©Singapore Pinacothèque de Paris.

Façade du musée Singapore Pinacothèque de Paris, installé dans le Centre d’Arts du Fort Canning ©Singapore Pinacothèque de Paris.

« C’est une histoire d’amour, quand j’ai vu cet endroit il y a sept ans, je me suis dit que c’était vraiment là que devait être le musée », explique Marc Restellini, le directeur de la Pinacothèque de Paris au sujet de la nouvelle antenne du musée parisien qui a ouvert ses portes samedi dernier à Singapour.

Perchée sur les hauteurs du Fort Canning Hill, « Singapore Pinacothèque de Paris » renferme dans le bel écrin de son imposant bâtiment blanc de rares chefs d’œuvres.

« C’est historiquement le cœur de Singapour », précise l’historien de l’art, évoquant à cet endroit même l’installation des premiers princes de l’île puis l’établissement de la résidence de Stamford Raffles, le fondateur de Singapour. C’est aussi le lieu de la reddition des Anglais en 1942 contre les Japonais.

 

Un musée, trois galeries

Ce nouveau musée compte trois galeries. La première, gratuite d’accès, « Heritage Gallery », retrace le patrimoine de Singapour à travers des sculptures en pierre, des bijoux et d’autres œuvres d’art.

La seconde, « The Collections Gallery » également appelée « le cabinet des curiosités » regroupe une quarantaine de chefs d’œuvres jusque là très peu exposés et qui forment la collection permanente du musée. Modigliani, Rembrandt, Monet, Pollock, Rouault, Léger, Soutine… Les toiles des grands maîtres dialoguent étonnamment dans cette salle avec des pièces de l’art local tribal. Ce jeu de correspondances permet de faire le lien entre l’art d’Asie et l’art occidental.

Enfin la troisième, « The Features Gallery » est quant à elle dédiée aux expositions temporaires et accueille pour son premier vernissage « le mythe de Cléopâtre » jusqu’en octobre prochain. L’exposition déjà présentée à Paris l’année dernière, est consacrée « à la seule reine que tout le monde connaît encore aujourd’hui », explique Marc Restellini. « C’était très important de trouver un sujet qui soit fédérateur et qui ne nous enferme pas dans une image de musée qui fait des expositions uniquement avec des grands noms et des grands peintres », poursuit-il. L’exposition s’intéresse à l’archéologie, au cinéma, au théâtre et à la mode, de quoi satisfaire petits et grands.

 

De Paris à Singapour

Pour sa première antenne à l’étranger, la Pinacothèque de Paris a choisi Singapour. « L’idée de la Pinacothèque était qu’elle ait des extensions ailleurs », précise le fondateur de ce premier musée privé parisien qui a ouvert ses portes en 2007 au cœur de la capitale française. « L’Asie m’intéresse particulièrement, il y a évidemment d’autres endroits en Asie mais Singapour a une approche culturelle. C’est probablement le pays où il y a le plus de musées actuellement », poursuit Marc Restellini.

D’ici quelques mois, un nouveau musée -« National Gallery Singapore »- devrait aussi ouvrir ses portes à l’occasion du cinquantième anniversaire de la Cité-Etat. Une façon donc pour Singapour de renforcer sa place de hub artistique régional et international.