Un voyage hors du temps à bord de l’Eastern & Oriental Express

En direction de Penang en Malaisie. ©Belmond

En direction de Penang en Malaisie. ©Belmond

C’est à la gare de Woodlands, au nord de Singapour, que les voyageurs embarquent à bord du train le plus luxueux d’Asie du Sud-Est pour un séjour de trois jours et deux nuits d’exception. Direction: Bangkok.

Les 22 wagons à la livrée verte de l’Eastern & Oriental Express se faufilent à travers plus de 2.000 km de paysages enchanteurs. D’abord, Singapour et ses gratte-ciels que l’on devine au loin, puis le détroit de Johor et la Malaisie où les immenses plantations de palmiers à huile jouxtent les forêts d’hévéas. La capitale moderne, Kuala Lumpur et sa gare à l’architecture mauresque forment un merveilleux contraste. Un peu plus loin, l’île de Penang au nord du pays et la Thaïlande enfin avec ses rizières et ses pagodes. La traversée du célèbre pont de la rivière Kwai pimente la fin de l’aventure avant l’arrivée à Bangkok.

Chaque année, près de 4.000 passagers, essentiellement des Anglais, des Américains et des Australiens, voyagent sur cette ligne qui fait tous les ans 45 à 50 trajets entre la Cité-Etat et la capitale thaïlandaise, soit entre 3 et 4 départs par mois selon la saison.

Un train aux allures d’Orient-Express

« Suite au succès du train Venice Simplon-Orient-Express qui relie Londres, Paris et Venise, l’idée est née dans les années 1990 de créer une ligne entre Singapour et Bangkok », raconte Nicolas Pillet, directeur général de l’Eastern & Oriental Express. Les voitures construites en 1972, ont été achetées aux chemins de fer néo-zélandais puis entièrement rénovées pour plus de 20 millions de dollars. Le 26 septembre 1993, l’Eastern & Oriental Express est mis en circulation.

« On a voulu garder le même esprit qui règne à bord du Venice Simplon-Orient-Express tout en essayant de respecter la culture tropicale et asiatique », précise Nicolas Pillet. L’intérieur est l’œuvre du décorateur français Gérard Gallet. Le style est colonial et boisé : chêne, teck, érable ou bois de rose ornent les cabines. L’éclairage tamisé. « Tout cela contribue au rêve », explique le directeur de l’Eastern & Oriental Express pour qui « une fois à bord, on est transporté dans le passé pour un voyage hors du temps ». Et comme pour renforcer cette impression, les passagers sont invités à s’habiller élégamment –robe de soirée pour les femmes et costume ou smoking pour les hommes- pour un dîner au service soigné dans l’un des deux wagons-restaurants.

C’est d’ailleurs un autre Français qui est en cuisine. Le chef Yannis Martineau est un habitué des espaces réduits. Avant de rejoindre l’Eastern & Oriental Express, il travaillait à bord du train Londres-Paris-Venise. Sa cuisine essentiellement française, est agrémentée d’épices lorsque le train traverse la Malaisie et se pare d’une touche « thaï », une fois passée la frontière.

La rame compte une voiture piano-bar, une voiture salon-bibliothèque ainsi qu’une plateforme en deck pour apprécier le paysage à l’arrière. Le train peut accueillir jusqu’à 132 passagers répartis dans 14 wagons-lits, avec des couchettes individuelles, superposées ou côte-à-côte. En fonction du taux de remplissage des cabines, on dénombre à bord entre quarante et soixante membres d’équipage attentionnés. Il faut dire que le prix de ce séjour est d’environ 2.000 euros par personne minimum.

Pour en savoir plus, embarquez à bord de l’Eastern & Oriental Express.